Investir dans l'immobilier neuf à Paris offre des avantages fiscaux significatifs, notamment des frais de notaire réduits à 2-3 % contre 7-8 % pour l'ancien, ainsi qu'une exonération de la taxe foncière pendant deux ans. De plus, des dispositifs comme la TVA réduite à 5,5 % et la loi Pinel permettent d'optimiser la rentabilité de votre investissement. Ces atouts, couplés à des normes énergétiques strictes, font de l'immobilier neuf un choix stratégique pour maximiser votre patrimoine dans la capitale.
En bref
- Frais de notaire réduits : L'acquisition d'un bien immobilier neuf à Paris permet de bénéficier de frais d'acquisition de 2 à 3 %, contre 7 à 8 % pour l'ancien, entraînant des économies significatives dès le départ.
- Exonération de la taxe foncière : Les constructions neuves bénéficient d'une exonération totale de la taxe foncière pendant deux ans, avec possibilité d'extension pour les logements à haute performance énergétique.
- TVA réduite à 5,5 % : Les programmes immobiliers situés dans des zones spécifiques permettent de bénéficier d'un taux de TVA réduit, rendant l'achat plus abordable.
- Dispositif Pinel : Ce mécanisme de réduction d'impôt pour l'investissement locatif est soumis à des conditions strictes et arrive à son terme fin 2024, nécessitant une prise de décision rapide.
- Prêt à Taux Zéro : Ce prêt sans intérêt aide les primo-accédants à financer jusqu'à 40 % de l'achat d'un bien neuf, allégeant ainsi le coût total du crédit.
Frais de notaire réduits : un atout majeur
L'acquisition d'un bien immobilier neuf à Paris, notamment en Vente en l'État Futur d'Achèvement (VEFA), présente un premier avantage financier tangible et immédiat : des frais d'acquisition, communément appelés à tort « frais de notaire », significativement réduits. L'analyse des données publiées par les Notaires de France est sans équivoque. Alors qu'une transaction dans l'immobilier ancien est assujettie à des droits de mutation à titre onéreux (DMTO) s'élevant à 7 % ou 8 % du prix de vente, le neuf bénéficie d'un régime bien plus favorable. Pour un logement neuf, ces frais oscillent entre 2 % et 3 % seulement. Cette différence n'est pas anecdotique ; elle représente une économie substantielle dès le départ de votre projet d'investissement. Concrètement, qu'est-ce que cela signifie pour votre budget ? Prenons l'exemple d'un appartement acquis pour un montant de 300 000 €. Dans l'ancien, les frais d'acquisition s'élèveraient à environ 22 500 € (7,5 % en moyenne). Pour le même bien acquis neuf, ces frais seraient ramenés à environ 7 500 € (2,5 % en moyenne). L'économie directe se chiffre donc à 15 000 €. Cet écart s'explique par la structure même de la taxation. Dans le neuf, les DMTO sont remplacés par la taxe de publicité foncière, dont le taux est beaucoup plus faible, car la transaction est déjà soumise à la TVA. Cet allègement des coûts initiaux permet de réallouer une part significative du budget soit à un apport personnel plus conséquent, soit au financement du mobilier ou de travaux d'aménagement. Pour illustrer cette distinction fondamentale, voici une comparaison chiffrée de la structure des frais d'acquisition :
| Type de bien | Taux moyen des frais d’acquisition | Exemple pour un bien à 400 000 € | Économie réalisée |
|---|---|---|---|
| Immobilier Ancien | 7 % à 8 % | Environ 30 000 € | – |
| Immobilier Neuf (VEFA) | 2 % à 3 % | Environ 10 000 € | Environ 20 000 € |
Il convient de souligner que cette réduction n'est pas un « cadeau » mais la conséquence logique d'un régime fiscal différent. L'investisseur avisé considérera cet avantage non seulement comme une économie ponctuelle, mais comme un levier pour optimiser le plan de financement global de son opération patrimoniale dans la capitale.
Exonération de la taxe foncière : un avantage temporaire
Au-delà des frais d'acquisition, l'immobilier neuf à Paris ouvre droit à un autre avantage fiscal non négligeable : une exonération de la taxe foncière sur les propriétés bâties (TFPB). En vertu de l'article 1383 du Code général des impôts, les constructions neuves à usage d'habitation bénéficient d'une exonération totale de cette taxe pour une durée de deux ans. Cette période court à compter du 1er janvier de l'année qui suit celle de l'achèvement de la construction. Pour en bénéficier, il est impératif pour le propriétaire de déposer une déclaration spécifique (formulaire H1 ou H2 selon le type de bien) auprès du centre des finances publiques du lieu de situation du bien, et ce, dans les 90 jours suivant l'achèvement des travaux. Le non-respect de ce délai peut entraîner la perte totale ou partielle de l'avantage pour la période concernée. Cette exonération de deux ans constitue la règle générale, mais il existe des cas où sa durée peut être étendue. En effet, les logements neufs qui respectent des critères de performance énergétique élevés, notamment ceux ayant obtenu le label Bâtiment Basse Consommation (BBC 2005), peuvent voir cette exonération prolongée. Selon les délibérations des collectivités territoriales (communes et intercommunalités), cette durée peut être portée à cinq ans, voire plus dans certains cas très spécifiques. Il est donc crucial de se renseigner auprès de la mairie de l'arrondissement concerné pour connaître la politique locale en la matière. Sachant que la taxe foncière à Paris peut aisément dépasser 1 000 € par an pour un appartement familial, l'économie potentielle sur deux à cinq ans se chiffre en milliers d'euros, allégeant d'autant les charges de l'investisseur durant les premières années de détention. Il est essentiel de comprendre que cette exonération est attachée au bien et non au propriétaire. En cas de revente du logement durant la période d'exonération, le nouvel acquéreur en bénéficiera pour la durée restante. Cet élément peut constituer un argument de valorisation supplémentaire lors d'une éventuelle cession. L'analyse patrimoniale doit donc intégrer cet avantage temporaire qui, bien que limité dans le temps, optimise la rentabilité nette de l'investissement dès ses premières années, une phase souvent critique pour l'équilibre financier du projet.
TVA Réduite à 5,5 % : conditions et bénéfices
L'un des leviers fiscaux les plus puissants pour l'acquisition d'un logement neuf à Paris est sans conteste le bénéfice d'un taux de TVA réduit à 5,5 %, au lieu du taux normal de 20 %. Cependant, cet avantage est strictement encadré et ne s'applique pas à l'ensemble du territoire parisien. Pour être éligible, le programme immobilier neuf doit être situé dans une zone spécifique : soit une zone d'aménagement et de rénovation urbaine (zone ANRU), soit un Quartier Prioritaire de la politique de la Ville (QPV) ou dans un périmètre de 300 mètres autour de ces zones. Ces secteurs, souvent en pleine mutation, font l'objet d'une politique volontariste de la part des pouvoirs publics pour y favoriser la mixité sociale et l'accession à la propriété. Outre la localisation géographique du bien, l'acquéreur doit lui-même remplir des conditions rigoureuses. L'achat doit concerner sa résidence principale et ses revenus fiscaux de référence de l'année N-2 ne doivent pas dépasser des plafonds réglementaires, qui sont révisés annuellement. Ces plafonds varient en fonction de la composition du foyer fiscal et de la zone géographique. Paris étant en zone A, les seuils y sont les plus élevés. Par exemple, pour une acquisition en 2024, les revenus d'un couple ne devraient pas excéder 57 489 €. Le non-respect de ces conditions de ressources exclut de facto du bénéfice de la TVA réduite. L'impact financier de ce dispositif est considérable. Pour un appartement dont le prix de vente hors taxes est de 250 000 €, le calcul est parlant. Avec une TVA à 20 %, le prix TTC s'élève à 300 000 €. Avec la TVA réduite à 5,5 %, le prix TTC tombe à 263 750 €. L'économie réalisée est donc de 36 250 €, ce qui peut radicalement changer la faisabilité d'un projet d'acquisition pour de nombreux ménages. En contrepartie de cet avantage substantiel, l'acquéreur s'engage à conserver le bien en tant que résidence principale pendant une durée minimale de 10 ans. En cas de revente anticipée, il devra rembourser une partie de l'avantage fiscal au prorata des années restantes, sauf dans certains cas de force majeure prévus par la loi (mobilité professionnelle, divorce, invalidité...). Il s'agit donc d'un engagement à long terme qui doit être mûrement réfléchi.
Loi pinel : optimiser sa réduction d'impôt
Le dispositif Pinel, bien qu'arrivant à son terme le 31 décembre 2024, demeure un pilier de l'investissement locatif neuf à Paris. Il s'agit d'un mécanisme de réduction d'impôt sur le revenu accordé en contrepartie de l'acquisition d'un logement neuf destiné à la location. Pour un investisseur fortement fiscalisé, il représente une opportunité majeure d'alléger sa charge fiscale tout en se constituant un patrimoine immobilier dans un marché de premier plan. L'analyse de ce dispositif requiert une rigueur particulière, car ses conditions d'application sont strictes et ses avantages ont été progressivement réduits.
Conditions d'éligibilité à Paris
Pour prétendre à la réduction d'impôt Pinel à Paris, l'investisseur doit respecter un cahier des charges précis. Premièrement, le bien doit être acquis neuf ou en VEFA et respecter les dernières normes énergétiques en vigueur (RT 2012 ou RE 2020). Deuxièmement, Paris étant classée en zone A bis, elle est pleinement éligible au dispositif. Troisièmement, l'investisseur doit s'engager à louer le bien nu à titre de résidence principale pour une durée minimale de 6, 9 ou 12 ans. Cet engagement est modulable et peut être prolongé par périodes de trois ans. Quatrièmement, et c'est un point crucial, la location est soumise à un double plafonnement. Le loyer mensuel ne doit pas dépasser un seuil fixé par décret, qui est de 17,43 €/m² en zone A bis pour 2024. De plus, les ressources des locataires ne doivent pas excéder des plafonds qui varient selon la composition du foyer. Pour un couple sans enfant à Paris, ce plafond de revenus est de 57 489 € pour un bail signé en 2024. Ces contraintes visent à orienter l'offre locative vers les classes moyennes. Enfin, l'avantage fiscal est calculé sur le prix de revient du logement, plafonné à 300 000 € par an et par contribuable, et dans la limite d'un prix de 5 500 € par mètre carré. Un investisseur ne peut réaliser plus de deux opérations Pinel par an. Une lecture attentive de ces conditions est un prérequis indispensable avant tout engagement, car le moindre manquement peut entraîner la remise en cause de l'intégralité de l'avantage fiscal par l'administration.
Calcul de la réduction d'impôt
La réduction d'impôt accordée dans le cadre du dispositif Pinel est directement proportionnelle à la durée de l'engagement de location. Il est fondamental de distinguer le Pinel « classique », dont les taux ont été dégressifs, du dispositif « Pinel + », qui maintient les taux pleins sous conditions plus strictes. Pour une acquisition réalisée en 2024, les taux du Pinel classique sont les suivants :
- 9 % du prix d'achat pour un engagement de 6 ans (soit une réduction maximale de 27 000 €).
- 12 % du prix d'achat pour un engagement de 9 ans (soit une réduction maximale de 36 000 €).
- 14 % du prix d'achat pour un engagement de 12 ans (soit une réduction maximale de 42 000 €).
Parallèlement, le dispositif Pinel +, ou « Super Pinel », permet de conserver les taux historiques, plus avantageux, à condition que le logement respecte des critères de qualité d'usage très exigeants (surface minimale, double exposition à partir du T3, espaces extérieurs privatifs...) et des normes de performance énergétique supérieures (jalon 2025 de la RE 2020). Pour un bien éligible au Pinel +, les taux sont :
- 12 % du prix d'achat pour un engagement de 6 ans (soit une réduction maximale de 36 000 €).
- 18 % du prix d'achat pour un engagement de 9 ans (soit une réduction maximale de 54 000 €).
- 21 % du prix d'achat pour un engagement de 12 ans (soit une réduction maximale de 63 000 €).
Pour traduire ce mécanisme en avantage quantifiable, un investissement de 300 000 € dans un logement éligible au Pinel + avec un engagement de 12 ans génère une économie d'impôt totale de 63 000 €, soit 5 250 € par an pendant 9 ans, puis 2 625 € par an les 3 dernières années. Cette manne fiscale vient directement améliorer le rendement locatif net de l'opération. L'extinction du dispositif fin 2024 impose aux investisseurs potentiels une prise de décision rapide s'ils souhaitent encore capter cet avantage.
Prêt à taux zéro : booster son pouvoir d'achat
Le Prêt à Taux Zéro (PTZ) est un instrument financier puissant mis en place par l'État pour faciliter l'accession à la propriété. S'il ne s'agit pas d'un avantage fiscal direct, son impact sur le plan de financement d'un achat dans le neuf à Paris est tel qu'il doit être analysé au même titre. Le PTZ est un prêt sans intérêts d'emprunt, accordé sous conditions de ressources aux primo-accédants pour l'achat de leur résidence principale neuve. Il ne peut financer la totalité de l'opération et doit obligatoirement être complété par un ou plusieurs autres prêts (prêt bancaire classique, prêt d'accession sociale, etc.). À Paris, classée en zone A, les conditions du PTZ sont les plus favorables. Le montant du prêt peut atteindre jusqu'à 40 % du coût total de l'opération (dans la limite d'un plafond). Par exemple, pour un couple avec un enfant, le plafond de l'opération pris en compte est de 345 000 €, ce qui permet d'obtenir un PTZ pouvant aller jusqu'à 138 000 €. Ce montant conséquent, sans aucun intérêt à rembourser, diminue drastiquement le coût total du crédit et, par conséquent, les mensualités. Pour un couple avec un revenu fiscal de référence de 55 000 €, le PTZ pourrait s'élever à 60 000 €, représentant une aide considérable. Le remboursement du PTZ bénéficie d'un différé, dont la durée (de 5, 10 ou 15 ans) dépend des revenus de l'emprunteur. Pendant cette période, l'acquéreur ne rembourse aucune mensualité sur le PTZ, ce qui allège sa charge financière durant les premières années. En d'autres termes, le PTZ agit comme un apport personnel financé par l'État, augmentant la capacité d'emprunt et rendant possible des projets qui ne seraient pas finançables autrement. C'est un levier essentiel pour les jeunes ménages souhaitant s'installer dans la capitale malgré des prix immobiliers élevés.
Statut lmnp : défiscalisation et revenus locatifs
Le statut de Loueur en Meublé Non Professionnel (LMNP) constitue une alternative stratégique à l'investissement locatif nu de type Pinel, particulièrement pertinente sur le marché parisien. Ce régime fiscal s'applique à la location de biens meublés et offre des avantages significatifs en matière d'imposition des revenus locatifs. Pour être qualifié de LMNP, les recettes locatives annuelles ne doivent pas excéder 23 000 € ou ne doivent pas représenter plus de 50 % des revenus globaux du foyer fiscal. La forte demande pour des logements meublés à Paris, qu'il s'agisse d'étudiants, de jeunes actifs ou de professionnels en mobilité, rend ce statut particulièrement attractif. L'investisseur en LMNP a le choix entre deux régimes d'imposition. Le premier, le régime micro-BIC, est le plus simple. Il s'applique si les recettes locatives sont inférieures à 77 700 € par an. L'administration fiscale applique alors un abattement forfaitaire de 50 % sur les loyers encaissés. Concrètement, si vous percevez 15 000 € de loyers annuels, vous ne serez imposé que sur 7 500 €. C'est une solution simple et efficace pour les investisseurs ne souhaitant pas s'engager dans une comptabilité complexe. Le second régime, le régime réel, est souvent bien plus avantageux, bien que plus complexe. Il permet de déduire l'ensemble des charges réelles liées à la location (intérêts d'emprunt, taxe foncière, charges de copropriété, frais de gestion...). Mais son principal atout réside dans la possibilité d'amortir le bien immobilier et le mobilier. L'amortissement est une charge comptable non décaissée qui correspond à la perte de valeur théorique du bien dans le temps. En déduisant cet amortissement des revenus locatifs, il est souvent possible de générer un déficit foncier ou de ramener le résultat imposable à zéro pendant de nombreuses années. L'analyse montre que pour un investissement neuf, le régime réel permet de percevoir des revenus locatifs nets d'impôts pendant une très longue période, optimisant de manière spectaculaire la performance globale de l'opération.
Logement Locatif Intermédiaire : avantages fiscaux à long terme
Le dispositif du Logement Locatif Intermédiaire (LLI) est une option moins médiatisée mais qui présente un intérêt stratégique pour les investisseurs, y compris les particuliers, qui adoptent une vision patrimoniale à long terme. Le principe est de proposer des logements neufs à des loyers inférieurs d'environ 15 % à 20 % aux prix du marché local, à des locataires de la classe moyenne dont les revenus sont trop élevés pour accéder au logement social mais trop modestes pour se loger confortablement dans le parc privé parisien. En contrepartie de cet effort sur le loyer et d'un engagement de location d'une durée minimale de 15 à 20 ans, l'investisseur bénéficie d'avantages fiscaux et financiers substantiels. Le premier est un taux de TVA réduit à 10 % sur le prix d'acquisition du bien neuf, ce qui représente une économie immédiate de 10 points par rapport au taux normal. Le second avantage est une exonération totale de la taxe foncière pendant toute la durée de l'engagement, soit jusqu'à 20 ans. Cumulés sur deux décennies, ces avantages représentent un gain financier considérable qui vient compenser le plafonnement des loyers. Ce dispositif s'adresse à un profil d'investisseur patient, cherchant avant tout la sécurité et la stabilité. La demande locative pour ce type de logement à Paris est extrêmement forte, garantissant un risque de vacance quasi nul. Le LLI permet de se constituer un patrimoine de grande qualité, avec un effort financier lissé dans le temps et une fiscalité très allégée. C'est une approche qui privilégie la valeur à long terme et la résilience de l'investissement plutôt que la recherche d'une rentabilité locative maximale à court terme. Il s'agit d'un pari sur la confiance et sur l'avenir, en parfaite adéquation avec une stratégie patrimoniale prudente et structurée.
Impact des normes énergétiques sur la fiscalité
L'analyse du marché immobilier neuf ne peut plus faire l'impasse sur la dimension environnementale, qui est désormais intrinsèquement liée à la fiscalité et à la valeur patrimoniale. Les constructions neuves à Paris sont aujourd'hui soumises à la Réglementation Environnementale 2020 (RE 2020), qui a succédé à la Réglementation Thermique 2012 (RT 2012). Ces normes imposent des standards très élevés en matière d'isolation, de consommation d'énergie et d'empreinte carbone, garantissant aux occupants un confort optimal et des factures énergétiques significativement réduites. Cet impératif réglementaire a des conséquences fiscales directes. Comme nous l'avons vu, le respect de critères de performance énergétique supérieurs est une condition sine qua non pour bénéficier des taux pleins du dispositif Pinel +, offrant une réduction d'impôt pouvant atteindre 63 000 €. De même, l'obtention de labels de haute performance énergétique, comme le fut le label BBC 2005, peut ouvrir droit à des exonérations de taxe foncière de longue durée, allant jusqu'à cinq ans. Le législateur utilise clairement la fiscalité comme un levier pour encourager la construction de bâtiments plus vertueux. Au-delà de ces avantages immédiats, adopter une vision patrimoniale à long terme implique de comprendre l'impact futur de ces normes. La loi Climat et Résilience organise la sortie progressive du marché locatif des logements les plus énergivores, qualifiés de « passoires thermiques ». Un bien neuf, classé A ou B au Diagnostic de Performance Énergétique (DPE), est non seulement à l'abri de toute interdiction de location future, mais il deviendra également de plus en plus attractif pour les locataires. Sa valeur locative et sa valeur de revente seront durablement sécurisées, voire augmentées, par rapport à un parc ancien qui nécessitera des investissements de rénovation coûteux. Investir dans le neuf aujourd'hui, c'est donc anticiper les contraintes réglementaires de demain et garantir la pérennité de son capital.
Choisir le bon quartier pour maximiser les avantages
L'efficacité des dispositifs fiscaux est indissociable d'une analyse géographique fine du marché parisien. Au-delà des moyennes, il est crucial d'observer les disparités locales pour orienter son investissement. Le choix de l'arrondissement et du quartier n'est pas seulement une question de prix au mètre carré, mais une décision stratégique qui conditionne l'accès à certains avantages et le potentiel de valorisation à long terme. Pour l'investisseur cherchant à maximiser les aides directes à l'acquisition, la priorité est d'identifier les programmes neufs situés dans les zones ANRU ou les QPV. C'est la condition impérative pour bénéficier de la TVA à 5,5 %. Ces quartiers, que l'on retrouve par exemple dans les 13e, 18e, 19e et 20e arrondissements, sont en pleine transformation et offrent souvent un potentiel de plus-value supérieur à la moyenne parisienne, grâce aux investissements publics massifs dont ils bénéficient. L'impact de projets structurants, tel que le Grand Paris Express, ne doit pas être sous-estimé. Investir à proximité des futures gares de ce réseau est un pari sur l'avenir, qui promet une revalorisation mécanique du patrimoine à mesure que les infrastructures se concrétisent. Pour un projet d'investissement locatif, la typologie du quartier doit correspondre à la stratégie fiscale. Un investissement en LMNP sera par exemple particulièrement pertinent à proximité des grands campus universitaires (Quartier Latin, Cité Internationale Universitaire dans le 14e) ou des grands centres d'affaires (La Défense, bien que non parisienne, influence les arrondissements de l'ouest). La demande pour des studios et deux-pièces meublés y est constante, garantissant une occupation élevée. À l'inverse, un investissement en Pinel dans un quartier familial comme le 15e ou le 17e arrondissement, avec des appartements de plus grande surface, attirera une clientèle de familles stables, limitant la rotation des locataires. La clé d'un investissement réussi réside dans cette adéquation entre le dispositif fiscal, le produit immobilier et la sociologie du quartier.
Risques et précautions à prendre
Une démarche d'investissement, même soutenue par des avantages fiscaux, doit impérativement s'accompagner d'une évaluation objective des risques inhérents. Le marché immobilier parisien, bien que résilient, n'est pas exempt d'incertitudes. Le premier facteur à considérer est le prix d'acquisition plus élevé dans le neuf, généralement de 15 % à 20 % supérieur à celui de l'ancien à emplacement comparable. Cette prime à la nouveauté doit être compensée par les avantages fiscaux et les économies de charges pour que l'opération soit rentable. L'achat en VEFA implique également un délai de livraison, souvent compris entre 18 et 24 mois. Durant cette période, l'investisseur peut être amené à supporter des frais intercalaires sur son prêt sans percevoir de loyers. Des retards de chantier, bien que couverts par des garanties, peuvent décaler d'autant le début de la rentabilité locative. Il est donc essentiel de choisir un promoteur immobilier à la solidité financière et à la réputation irréprochables. Une lecture attentive et rigoureuse du contrat de réservation et de l'acte de vente est un prérequis indispensable. Sur le plan locatif, bien que la demande soit forte à Paris, le risque de vacance n'est pas nul, surtout si le loyer est mal positionné ou si le bien se situe dans un micro-quartier moins attractif. De plus, la rentabilité peut être limitée par les plafonds de loyers imposés par des dispositifs comme le Pinel. Il convient de réaliser des simulations financières prudentes, en intégrant l'ensemble des coûts : taxe foncière (après la période d'exonération), charges de copropriété (même si elles sont plus faibles dans le neuf), frais de gestion locative et un budget pour l'entretien. Enfin, il faut garder à l'esprit que les dispositifs fiscaux sont temporaires. La fin annoncée du Pinel au 31 décembre 2024 en est la parfaite illustration. Une stratégie patrimoniale saine doit reposer avant tout sur la qualité intrinsèque du bien et de son emplacement, les avantages fiscaux n'étant qu'un accélérateur de performance, et non le fondement de la décision.
Perspectives d'évolution du marché immobilier parisien
Adopter une vision stratégique impose de s'interroger sur les tendances de fond qui façonneront le marché immobilier parisien dans les années à venir. Après une période de hausse continue, nous assistons actuellement à une phase de correction des prix, induite par la remontée des taux d'intérêt. Cependant, plutôt qu'une baisse généralisée, il s'agit d'un réajustement sélectif. Le véritable enjeu ne se situe pas tant sur le prix à court terme que sur la valeur patrimoniale à long terme. Plusieurs facteurs structurels continuent de soutenir la robustesse du marché parisien. La rareté du foncier constructible intra-muros maintient une pression sur l'offre de logements neufs, garantissant une valeur de rareté à ces biens. Sur le plan démographique, Paris reste un pôle d'attraction majeur pour les étudiants (plus de 600 000 chaque année) et les cadres qualifiés, assurant une demande locative dynamique et solvable. Les grands projets d'urbanisme, au premier rang desquels le Grand Paris Express, vont redessiner la carte de l'attractivité de la métropole, créant de nouvelles poches de valeur dans des quartiers jusqu'ici moins centraux. La fin du dispositif Pinel fin 2024 marquera un tournant. Elle pourrait entraîner un ralentissement temporaire de la construction neuve destinée à l'investissement locatif. Cependant, d'autres mécanismes comme le LMNP ou le Logement Locatif Intermédiaire prendront le relais. Surtout, la transition écologique va devenir le principal facteur de différenciation. La valeur des biens neufs, conformes à la RE 2020 et immunisés contre l'obsolescence énergétique, est appelée à se décorréler de celle du parc ancien. La question n'est pas de savoir si le marché parisien va remonter, mais où se trouvent les actifs résilients qui surperformeront demain. L'analyse factuelle des données économiques, réglementaires et urbanistiques confirme que l'immobilier neuf, choisi avec rigueur, demeure une composante essentielle d'une stratégie patrimoniale avisée dans la capitale.